Le
Crime organisé est une structure assez stable (donc se distinguant d'une bande) de plusieurs personnes respectant les ordres d'un chef ou d'un comité de direction pour faire des profits illicites par des méthodes et des domaines prohibés.
Ils sont des ennemis de l'État qui le plus souvent dispose d'une législation inversant le fardeau de la preuve. Interpol coordonne cette répression au niveau international.
Le crime organisé à travers le monde
Suivant leur origine, les organisations criminelles portent différents noms :
La plupart des ces organisations peuvent opérer en dehors de leur région d'origine. C'est ainsi que la mafia s'est durablement installée aux États-Unis durant les Années 1920.
L'économie criminelle
Des entreprises presque comme les autres
Il y a là une nette évolution, puisque, jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, la
Mafia sicilienne privilégiait le contrôle de la société et du territoire. Le
parrain est désormais un
boss, ce qui va de pair avec une violence accrue.
Qu'il s'agisse de trafic de stupéfiants, d'armes, de fausse monnaie, d'êtres humains (enfants, immigration clandestine, Prostitution, etc.) ou d'espèces protégées, les organisations criminelles tirent profit de l'illégalité même de leurs trafics, . Dans le Mezzogiorno italien, les mafias avaient décuplé leur profits dans les Années 1970 grâce aux subventions de l'État italien.
L'interpénétration des deux économies
Les organisations criminelles ont suivi le mouvement de
Mondialisation. Tout en tirant profit des frontières qui ralentissent encore les enquêtes et protégent des poursuites, l'économie criminelle prospère grâce à la déréglementation et au relâchement des contrôles (
Libéralisme ; absence du contrôle de l'État dans le
Tiers monde et l'ex-Union soviétique). L'économie de régions et de pays entiers se voit contrôlée par des organisations criminelles, qui se sont substituées à l'État, ou l'ont pénétré. Des organisations révolutionnaires glissent de la
Guérilla à la criminalité organisée. Elles mêlent sans difficulté les filières illicites à des activités légales, en particulier les marchés financiers, note Jean de Maillard. Blanchiment et trafics ne sauraient d'ailleurs se dérouler sans un minimum de complicité, consciente ou non, de la part des acteurs de l'économie légale. Il faut bien affréter les navires qui transportent les clandestins ou encore les avions qui transportent la drogue entre la
Colombie et le nord du
Mexique. Les Colombiens, rappelle Jean-François Boyer, ont ainsi acheté à
La Rochelle des dizaines de
catamarans. L'industriel, écrit Maillard, l'
avocat, le banquier, l'assureur, le policier, le fonctionnaire qui mettent leur savoir, leur pratique ou leur pouvoir au service des mafias sont des « criminels à temps partiel ». C'est au travers de leur exercice professionnel qu'ils basculent dans la délinquance, et non pas en s'en écartant. Le chiffre d'affaires du crime rémunère toutes ces prestations indispensables. Ainsi se développe une culture de corruption qui fait vaciller toute une société.
Les organisations criminelles ne se contentent pas de mettre en oeuvre des activités de façade. Elles intègrent activités illégales et légales. , les membres des organisations criminelles mettent leurs méthodes au service de leurs activités légales : Pino Arlacchi explique qu'ils découragent la concurrence par la violence, compriment les salaires.
Activité financière
Contrairement à la criminalité individuelle ou aux simples gangs, les réseaux criminels sécrètent une forte accumulation de capitaux qui ne peuvent plus être absorbées par la seule économie criminelle. Isabelle Sommier considère que cette nouvelle stratégie se dessine à la charnière des
Années 1970 et
1980. Comme le montrent le cas des
paradis fiscaux et des zones franches des pays industrialisés, la question criminelle et la question financière sont désormais indiscernables. Maillard pointe le cas du
Japon. En refusant toute perte financière et en bloquant le recouvrement des créances, les
yakuzas ont conduit à leur chute la grande maison de titres
Nomura et la banque Dai Ichi.
Il est difficile d'estimer le Chiffre d'affaires d'une activité criminelle, et donc occulte, ou encore le produit criminel brut mondial. Le FMI propose pour estimer le chiffre d'affaires annuel des activités criminelles dans le monde une fourchette de sept cents à mille milliards de dollars, soit trois fois le budget de la France en 1996. Maillard estime le seul chiffre d'affaires de la drogue à quatre cents milliards de dollars, dont cent quatre-vingts servent à rémunérer les trafiquants et les professionnels de la sphère légale. Restent cent vingt milliards qui représentent le profit net des organisations criminelles.
L'estimation est plus difficile en ce qui concerne les autres activités criminelles. Il estime néanmoins que trois cent vingt milliards de dollars de profits constitue un chiffre minimum, auquel il faut encore ajouter cent soixante milliards encaissés par les complices de la société légale. Pino Arlacchi estime à un milliard de dollars par jour le montant des profits criminels injectés dans les marchés financiers du monde entier.
Notes et références
Voir aussi
Bibliographie
- Isabelle Sommier, Les Mafias, Montchrestien, 1998.
- Paul-Loup Sulitzer, Cartel, Livre de poche, 2003.
- Jean Ziegler, Les Seigneurs du crime : les nouvelles mafias contre la démocratie, Seuil, 1998.
- Raoul Muhm , Gian Carlo Caselli, Die Rolle des Staatsanwaltes - Erfahrungen in Europa ; Il ruolo del Pubblico Ministero - Esperienze in Europa ; Le role du Magistrat du Parquet - Expériences en Europe ; The role of the Public Prosecutor - Experiences in Europe, Vecchiarelli Editore Manziana, Rome, 2005 (ISBN 88-8247-156-X)
Filmographie
Liens externes